Un grand « huit » en clôture à Deauville

Le dernier concert du 26e Festival de Pâques de Deauville a été dédié à Nicholas Angelich, décédé deux semaines plus tôt, le soir du lundi pascal.  Dans un message transmis par vidéo, Renaud Capuçon a salué, ému, la mémoire du pianiste, co-fondateur comme lui du festival deauvillais. À un immense talent d’interprète, Nicholas Angelich associait un tempérament bienveillant, d’une grande bonté. À l’issue de leur récital à quatre mains, les pianistes Ismaël Margain et Guillaume Bellom ont souscrit au portrait de cet artiste, qu’ils ont aussi connu et apprécié comme professeur. De même, au terme de l’Octuor de Mendelssohn, Yan Levionnois, a, au nom des deux quatuors Hermès et Hanson, témoigné de tous les bienfaits recueillis par celles et ceux qui ont côtoyé ce pianiste si attachant.

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Le Consort et les trois claviers

On sait Mozart (1756-1791) une valeur sûre. Le Festival de Pâques de Deauville  est attentif à la découverte de répertoires. Mais il a aussi soin de doser ses programmes. Le prodige de Salzbourg satisfait sans conteste un public, moins porté sur les compositeurs du XXe siècle. Cette soirée du dernier jour d’avril avait tout pour lui plaire avec un choix d’œuvres _ sonates et concertos _ qui couvrent près de quinze  ans de la vie de Mozart. L’interprétation enthousiaste du Consort lui a donné une qualité profonde et délicate. Justin Taylor, successivement au clavecin, à l’orgue et au piano forte, s’y est associé avec une aisance confondante.

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Messiaen au plus haut des cieux

Edvard Grieg et Olivier Messiaen étaient au programme du cinquième concert du Festival de Pâques 2022 de Deauville. Hormis une citation, le point commun entre le compositeur norvégien et le musicien français, dont on célébrait, à deux jours près le 30e anniversaire de la disparition, tient surtout aux interprètes. Le pianiste David Kadouch et le violoncelliste Edgar Moreau réunis pour la Sonate en la mineur de Grieg ont retrouvé, ensuite, Raphaëlle Moreau au violon et Raphaël Sévère à la clarinette, pour une lecture magistrale de Messiaen et son Quatuor pour la fin du Temps.

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De Lalande, la musique sacrée au sommet

Avant de s’envoler pour une tournée aux États-Unis et au Canada, l’ensemble Correspondances de Sébastien Daucé a donné, mardi 25 avril, un concert de musique sacrée au théâtre de Caen. Son programme était exclusivement consacré à Michel-Richard de Lalande (1657-1726). Celui que ses contemporains surnommaient « le Lully latin » est devenu très vite le musicien préféré de Louis XIV. Cette exclusivité, pas si connue du public, dura plus de quarante au cours desquels Lalande écrivit de nombreuses pièces, en particulier des grands motets. Sébastien Daucé en a retenu trois, trois œuvres de jeunesse, révélatrices d’un style que le compositeur n’a cessé de remettre sur l’ouvrage. L’orchestre et le chœur de Correspondances ont offert une interprétation somptueuse et inspirée.

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Pierre Fouchenneret impérial à Deauville

 

Le festival de Pâques de Deauville a retrouvé ses marques depuis le dernier week-end pascal. Cette 26e édition post-confinement a été endeuillée par l’annonce de la disparition de Nicholas Angelich. Le grand pianiste faisait partie de la bande des quatre fondateurs du festival avec Renaud Capuçon, Jérôme Pernoo et Jérôme Ducros. En hommage à cet artiste aussi talentueux que réservé et attachant, Yves Petit de Voize, directeur artistique, lui a dédié tous les concerts d’un programme qui se prolonge jusqu’au 7 mai. Celui de ce vendredi 23 avril était consacré à Arvo Pärt, Schumann et Mozart, interprétés par l’Orchestre régional de Normandie, sous la direction de Jean Deroyer. Avec la participation enthousiasmante du violoniste Pierre Fouchenneret.

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Vous reprendrez bien un peu de Mozart ?

 

En ces temps largement perturbés par un vent mauvais soufflant de l’Est, la soirée proposée au théâtre de Caen a offert comme une bulle de félicité. Avec Mozart au programme, Julien Chauvin et son Concert de la Loge ont interprété des pages parmi les plus significatives du génial compositeur. Toutes, immédiatement identifiables, représentaient au final sa large palette d’écriture : Airs d’opéra, mouvements de symphonie et de concerto. Et à travers eux, sa capacité à exprimer tout un spectre de sentiments, de dramaturgies. La mezzo Adèle Charvet y a contribué magnifiquement. « Simply Mozart », titrait la soirée. Mozart, tout simplement.

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Un capital, des capitaux

Ballet chanté ou cantate dansée _  au choix _, « Les Sept Péchés capitaux » est l’ultime œuvre associant Bertold Brecht et Kurt Weill. Ce texte d’exil, écrit l’année sombre de l’accession d’Hitler au pouvoir, dénonce les dérives d’un capitalisme débridé et d’une religion aveuglée par l’hypocrisie. Le metteur en scène Jacques Osinski et Benjamin Lévy à la tête de l’Orchestre régional de Normandie réveillent ce livret aussi bref que caustique et sa partition joyeusement persifleuse.

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L’excellence des Dissonances

Gros effectif, grand concert. Avec un programme russe à souhait _ Prokofiev (1891-1953) et Chostakovitch (1906-1975) _, le violoniste David Grimal et l’orchestre des Dissonances ont fait briller de mille feux les partitions des deux compositeurs, au théâtre de Caen. Leurs interprétations, respectivement des concertos n°1 et n°2 du premier et de la Symphonie n°9 du second, ont été saluées par des tonnerres d’applaudissements. La contrainte des masques s’est fait oublier. Le  bonheur était total, tant du côté de la scène que de celui de la salle. Il marquait des retrouvailles avec une musique en direct.

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Molière-Charpentier, le mariage tardif

2022 est l’année du 400 e anniversaire de la naissance de Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière. On sait combien l’auteur des « Femmes savantes » a travaillé avec le compositeur Jean-Baptiste Lully. Leur collaboration a donné de fort célèbres comédies-ballets. Mais le duo « JB et JB » a tourné à la fâcherie. Molière s’est tourné vers le jeune Marc-Antoine Charpentier. De ce concours, interrompu par la mort brutale du dramaturge, il demeure de délicieuses partitions. Sébastien Daucé et son ensemble Correspondances les font revivre au fil d’un concert séduisant de musiques de scène, accueilli au théâtre de Caen.

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Le jardin des cordes des Cambini-Paris

Les Cambini-Paris ont retrouvé leur route 68, celle de l’intégrale des quatuors de Joseph Haydn. Restés en panne pour cause de pandémie, Julien Chauvin, Karine Crocquenoy, Pierre-Éric Nimylowycz et Atsushi Sakaï ont dû suspendre leur parcours. Après une reprise à la fin de la saison dernière, ils en arrivent à leur treizième étape avec la clé un public de supporters. Ils ont fait grimper à son maximum la jauge des foyers du théâtre de Caen. Et le bonus est venu de Didier Wirth. Le président de l’Institut européen des jardins et paysages et aussi propriétaire du château de Brécy, dans le Bessin, est venu parler de sa passion. On y trouve des analogies avec la musique.

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