« Nocturne », le chant lumineux de La Tempête

Il est des soirées rares et par l’originalité d’un programme et par la qualité d’une exécution. « Nocturne », le concert vocal donné par la compagnie La Tempête à Notre-Dame de la Gloriette, à Caen, appartient à celles-là. Simon-Pierre Bestion, fondateur et chef du chœur, a eu l’idée féconde d’alterner les « Vigiles nocturnes » de Sergueï Rachmaninov avec des chants liturgiques orthodoxes des premiers temps chrétiens. Cette association entraîne dans une plongée spirituelle saisissante. Elle est marquée par un déplacement quasi chorégraphique des choristes et un jeu de lumières simulant un temps, de la tombée de la nuit au lever du jour. Impressionnant.

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« Orphée et Eurydice », miroir en regard

Elle était attendue cette production d’« Orphée et Eurydice », créée à l’Opéra-Comique, en octobre 2018 par l’Ensemble Pygmalion de Raphaël Pichon ! Les années Covid 19 sont passées par là, bouleversant les programmes lyriques. Le théâtre de Caen a pu, avec d’autres maisons d’opéra, reprendre la main sur cette magnifique version du chef d’œuvre de Christoph Willibald Gluck. La distribution a été modifiée et l’orchestre de Vaclav Luks, Collegium 1704, a remplacé Pygmalion. Sans perdre au change et la magie de la mise en scène d’Aurélien Bory ajoute à la force émotionnelle de la musique.

Un dispositif scénique ingénieux associe réalité et imaginaire. (Photo Pierre Grosbois).

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Quatuor Cambini-Paris, des fils et des cordes

L’excellent Quatuor Cambini-Paris poursuit sa route 68, celle qui conduit à interpréter l’intégralité des quatuors de Josef Haydn (1732-1809). Les foyers du théâtre de Caen accueillent depuis 2017 la formation menée par Julien Chauvin, à raison de trois concerts par saison. On en arrive à la huitième et, au terme de ce rendez-vous de janvier, à cinquante-cinq quatuors au compteur. Plus que treize à interpréter. Comme à chaque fois, est invité un (ou une) spécialiste dans un domaine qui apporte un éclairage sur l’époque du compositeur. Là, il a été question de tissus avec François Vieillard, rare tisserand artisanal en France.

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« L’Avare », l’impayable Jérôme Deschamps!

Au moment des fêtes de fin d’année, propices aux cadeaux, programmer « L’Avare » ne manquait pas de sel ! N’empêche, c’est un généreux présent qu’a proposé le théâtre de Caen dans cette production menée par un Jérôme Deschamps… impayable dans le rôle d’Harpagon. Sa mise en scène sobre toute portée vers le texte n’en est que plus efficace. Les répliques font mouche, servies par une distribution séduisante, de laquelle émergent un remarquable Valère (Geert Van Herwijnen) et une pétulante Frosine (Lorella Cravotta).

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« Ma cassette, ma cassette!… » (Photo Juliette Parisot).

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Messe de Minuit pour une histoire inouïe

On sait l’attachement de Sébastien Daucé à la musique de Marc-Antoine Charpentier 1643-1704). Le protégé de Mademoiselle de Guise et aussi des Jésuites a laissé un répertoire important d’œuvres sacrées. Sa « Messe de Minuit » atteint presque sur l’échelle de la notoriété son célèbre « Te Deum ». En cette période liturgique importante pour les chrétiens, elle offrait un programme judicieux, où s’intégraient d’autres pièces vocales et musicales. L’interprétation de l’Ensemble Correspondances était tout simplement magnifique. Le concert, au théâtre de Caen, a ménagé quelques belles surprises.

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Falstaff sauvé des eaux

C’est son dernier opéra. Au soir de sa vie, à 80 ans, Giuseppe Verdi s’est plongé dans un genre assez inhabituel pour lui, l’opéra bouffe. La verve shakespearienne, avec le personnage truculent de Falstaff, lui a inspiré une œuvre virtuose, où farce et drame sont l’avers et le revers d’une même pièce. L’Opéra de Lille en offre une lecture étonnante et vivace avec la complicité de Denis Podalydès à la mise en scène. Solistes, musiciens de l’Orchestre Philharmonique du Luxembourg, sous la baguette d’Antonello Allemandi et chœur de l’Opéra de Lille se font les interprètes d’un tourbillon musical épatant. Coproducteur, le théâtre de Caen accueille ce spectacle pour trois soirs.

Mrs Quickly (Silvia Beltrami) déguisée en infirmière et Falstaff (Elia Fabbian) qui ne s’attend pas encore à un sérieux traitement d’amaigrissement! (Photo Alfonso Salgueiro. Grand Théâtre du Luxembourg).

 

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« Il Diluvio Universale », en avant arche…

Une heure trente de bonheur musical ! Avec sa Cappella Mediterranea et le Chœur de chambre de Namur, Leonardo García Alarcón a fait découvrir au public caennais une pépite de l’art baroque italien. « Il Diluvio Universale » est un oratorio de Michelangelo Falvetti (1642-1692). L’œuvre, saisissante à souhait, relate l’épisode biblique du déluge. La direction enthousiaste du chef argentin galvanise des interprètes formidables, tant dans l’orchestre que chez les chanteuses et chanteurs.

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« Œdipe roi », attention les dieux

Avec « Œdipe roi », Éric Lacascade remonte aux sources du théâtre. Vieille de près de 2 500 ans, la tragédie de Sophocle continue de « parler » sur les rapports de puissance _ ici entre les dieux et hommes _ et leurs conséquences sur la vie de la cité. Œdipe en concentre toute l’électricité, à la fois paratonnerre et fusible, en fils d’un destin, dont il se croyait préservé. La mise en scène sobre et l’excellence de comédiens ajoutent à la valeur des mots du dramaturge grec. Une interprétation saisissante, au théâtre de Caen.

Christophe Grégoire incarne le rôle titre de la pièce de Sophocle. Ici au paroxysme du drame, quand, Œdipe, roi déchu, s’est crevé les yeux, paria condamné à l’exil avec ses filles, Antigone et Ismène  (Photo Frédéric Iovino).

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« David et Jonathas », l’amour, la mort, l’amer

Depuis la création de son ensemble Correspondances, Sébastien Daucé n’a de cesse de mettre en valeur l’œuvre de Marc-Antoine Charpentier. Sorti tout récemment, l’enregistrement « Messe de Minuit » suscite éloge et enthousiasme  (1). Et, dans le répertoire lyrique, la production de « David et Jonathas » va faire date. La première a eu lieu au théâtre de Caen. Musicalement, les interprètes et instrumentistes sont remarquables. La mise en scène de Jean Bellorini offre un cadre pertinent à cette tragédie biblique, au message d’une actualité brûlante.

David et Jonathas (Petr Nekoranec et Gwendoline Blondeel).  Photos Philippe Delval.

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« Pelléas et Mélisande », quai des brumes…

Dernier opéra de la saison 2022-2023 du théâtre de Caen, « Pelléas et Mélisande », l’œuvre mythique de Claude Debussy tirée de la pièce de Maurice Maeterlinck, a reçu un magnifique accueil, mercredi et vendredi derniers. Créée à l’Opéra de Lille, cette production était pleine de promesses : le concours de l’orchestre Les Siècles, conduit par Nicolas Simon, la mise en scène de Daniel Jeanneteau, des interprètes d’excellence enfin. Avec en tiercé gagnant, Alexandre Duhamel, formidable Golaud ; Vannina Santoni, délicate Mélisande ; Julien Behr, sensible Pelléas.

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