L’adieu à Venise de Goldoni

De Carlo Goldoni (1707-1793), on connaît surtout « Les Rustres » ou « La Villégiature ». Beaucoup moins « Une des dernières soirées de Carnaval » (1762) que sort pertinemment de l’oubli le metteur en scène Clément Hervieu-Léger. La pièce marque une étape fondamentale dans la carrière du dramaturge en rivalité avec le comte Gozzi sur la scène vénitienne. Il se résout à rejoindre Paris, où son théâtre sera, espère-t-il, mieux compris. Son public ne l’a pas suivi, lorsque, abandonnant le style de la Commedia dell’arte, il a orienté le genre de la comédie vers une ligne plus réaliste, plus satirique. « Une des dernières soirées » est comme un adieu en forme de manifeste.

©Brigitte Enguerand

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« Psyché », le s(w)inging London de Locke

Sébastien Daucé et son ensemble Correspondances entraînent avec « Psyché » dans le Londres de Charles II. Après les années austères du républicain Cromwell, l’Angleterre renoue avec la cour avec dans la ligne de mire du souverain en place le modèle de Louis XIV. C’est ainsi que le compositeur Matthew Locke se voit confier la mission de créer le premier opéra anglais. La « Psyché » Lully lui sert d’exemple. Sébastien Daucé s’en empare dans une version de concert, dont il a fallu combler des blancs. Avec ses musiciens et chanteurs, il a présenté au théâtre de Caen une reconstruction convaincante à souhait.

« Psyché », lors de la création au festival Midsummer au château d’Hardelot (Pas-de-Calais). (Photo Sébastien Mahieux).

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« Melancholia »: airs de « B and B »

 

Brahms et Bruckner étaient au programme du concert des Dissonances, au théâtre de Caen. L’orchestre animé par le violoniste David Grimal a suscité le même enthousiasme qu’en avril 2018. Sous le titre de « Melancholia » étaient réunies deux œuvres majeures du répertoire romantique, le concerto pour violon de Johannes Brahms et la Symphonie n°9 d’Anton Bruckner. Avec des tempéraments différents, sinon opposés, de la part des deux compositeurs qui se suivaient en âge.

Les Dissonances. (Photo Julien Mignot).

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Les Dissonances : l’entente cordiale sans chef

L’orchestre Les Dissonances a une nouvelle fois subjugué le public du théâtre de Caen. Et par la qualité de son programme germanique _ Richard Strauss, Alban Berg et Johannes Brahms _ et par sa méthode « sans chef » qui fait l’originalité de la formation fondée par le violoniste David Grimal. Le résultat témoigne un extraordinaire travail de cohésion pour une démonstration sans filet. A 75 musiciens sur scène, l’exploit n’est pas mince !

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« Franchir la nuit »: les flots migratoires

Avec « Franchir la nuit », Rachid Ouramdane propose une vision poétique et sensible du déracinement que vivent les migrants. Premiers touchés par ces épisodes tragiques, les enfants. L’artiste, codirecteur du centre chorégraphique de Grenoble, fait participer des adolescents à chaque étape de la tournée de son spectacle. A Caen, ce sont des élèves du collège Guillaume-de-Normandie qui se sont retrouvés sur scène associés aux quatre danseuses et danseurs de la compagnie. La présence constante de l’eau concoure à une évocation émouvante.

(Photo Philippe Delval)

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« Kind », bonjour contes cruels

Avec « Kind », la compagnie Peeping Tom boucle sa trilogie familiale, après « Vader » et « Moeder ». La compagnie belge, menée par le couple franco-argentin Gabriela Carrizo et Franck Chartier, ne perd rien de sa causticité dans une évocation cauchemardesque et drôle de l’enfance. On se retrouve à nouveau dans un spectacle inclassable qui tient tout autant du théâtre d’images que de la danse. De la musique aussi via une bande-son finement élaborée et forte en présence. On en sort plutôt groggy.

Photo Oleg Degtiarov

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