Messiaen au plus haut des cieux

Edvard Grieg et Olivier Messiaen étaient au programme du cinquième concert du Festival de Pâques 2022 de Deauville. Hormis une citation, le point commun entre le compositeur norvégien et le musicien français, dont on célébrait, à deux jours près le 30e anniversaire de la disparition, tient surtout aux interprètes. Le pianiste David Kadouch et le violoncelliste Edgar Moreau réunis pour la Sonate en la mineur de Grieg ont retrouvé, ensuite, Raphaëlle Moreau au violon et Raphaël Sévère à la clarinette, pour une lecture magistrale de Messiaen et son Quatuor pour la fin du Temps.

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« Métamorphoses », méga concert

Au confluent du jazz et du classique, la création de Régis Huby « Métamorphoses » constitue une découverte mémorable. On la doit aux musiciens du Large Ensemble, complices de toujours du compositeur et à ceux de l’Orchestre régional de Normandie. Donné en première audition, en mars dernier, à l’issue d’une résidence, au Trident à Cherbourg, le concert était programmé, jeudi 28 avril, au théâtre de Caen. Il laisser un souvenir marquant.  On n’a qu’une hâte, celle d’un enregistrement.

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De Lalande, la musique sacrée au sommet

Avant de s’envoler pour une tournée aux États-Unis et au Canada, l’ensemble Correspondances de Sébastien Daucé a donné, mardi 25 avril, un concert de musique sacrée au théâtre de Caen. Son programme était exclusivement consacré à Michel-Richard de Lalande (1657-1726). Celui que ses contemporains surnommaient « le Lully latin » est devenu très vite le musicien préféré de Louis XIV. Cette exclusivité, pas si connue du public, dura plus de quarante au cours desquels Lalande écrivit de nombreuses pièces, en particulier des grands motets. Sébastien Daucé en a retenu trois, trois œuvres de jeunesse, révélatrices d’un style que le compositeur n’a cessé de remettre sur l’ouvrage. L’orchestre et le chœur de Correspondances ont offert une interprétation somptueuse et inspirée.

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Pierre Fouchenneret impérial à Deauville

 

Le festival de Pâques de Deauville a retrouvé ses marques depuis le dernier week-end pascal. Cette 26e édition post-confinement a été endeuillée par l’annonce de la disparition de Nicholas Angelich. Le grand pianiste faisait partie de la bande des quatre fondateurs du festival avec Renaud Capuçon, Jérôme Pernoo et Jérôme Ducros. En hommage à cet artiste aussi talentueux que réservé et attachant, Yves Petit de Voize, directeur artistique, lui a dédié tous les concerts d’un programme qui se prolonge jusqu’au 7 mai. Celui de ce vendredi 23 avril était consacré à Arvo Pärt, Schumann et Mozart, interprétés par l’Orchestre régional de Normandie, sous la direction de Jean Deroyer. Avec la participation enthousiasmante du violoniste Pierre Fouchenneret.

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« Cosi fan tutte », contentissimi!

Avec Emmanuelle Haïm à la baguette, Laurent Pelly à la mise en scène, c’est un « Cosi fan tutte » prometteur qui s’annonçait au théâtre de Caen. L’intérêt était de surcroît aiguisé par la présence sur scène de l’enfant du pays, le ténor Cyrille Dubois. Le résultat a dépassé l’attente. L’opéra de Mozart a été servi par un orchestre, le Concert d’Astrée, au mieux de sa forme, une équipe de chanteuses et chanteurs au diapason. Le tout dans une scénographie judicieuse.

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« Le Lac… », grand Cygne et mauvais signe

Version Angelin Preljocaj, « Le Lac des cygnes » tient de l’exploit. Ou comment le chorégraphe réinvente « l’Everest », comme il l’appelle, de Tchaïkovski. Et ce, sans se départir d’un hommage à Marius Petipa, auquel le ballet doit son premier grand succès (1895). Certes, le conte fantastique initial se transmue en fable écologique prégnante. Certes, quelques libertés sont prises avec la partition originale. Pour autant, Preljocaj s’inscrit bien dans une lignée romantique, celle d’une face sombre, exacerbée. Qualité des images, des costumes, des lumières et interprétation de haut niveau, tout concourt à un spectacle exceptionnel. Salué comme tel à la première représentation. C’est au théâtre de Caen jusqu’à dimanche.

(Crédit: Jean-Claude Carbone)

 

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« Le Voyage de Gulliver », preuve par l’œuf

 

Du « Voyage de Gulliver », le célèbre conte de Jonathan Swift (1726), Valérie Lesort et Christian Hecq tirent une adaptation inventive et pleine de fantaisie. Le message n’en est pas pour autant édulcoré qui dénonce l’absurdité de la guerre, la déraison de ses motifs et, au bout du compte, la soif du pouvoir. L’actualité lui donne une singulière résonnance sous le masque du rire. C’est au théâtre de Caen, jusqu’à dimanche.

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Vous reprendrez bien un peu de Mozart ?

 

En ces temps largement perturbés par un vent mauvais soufflant de l’Est, la soirée proposée au théâtre de Caen a offert comme une bulle de félicité. Avec Mozart au programme, Julien Chauvin et son Concert de la Loge ont interprété des pages parmi les plus significatives du génial compositeur. Toutes, immédiatement identifiables, représentaient au final sa large palette d’écriture : Airs d’opéra, mouvements de symphonie et de concerto. Et à travers eux, sa capacité à exprimer tout un spectre de sentiments, de dramaturgies. La mezzo Adèle Charvet y a contribué magnifiquement. « Simply Mozart », titrait la soirée. Mozart, tout simplement.

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Un capital, des capitaux

Ballet chanté ou cantate dansée _  au choix _, « Les Sept Péchés capitaux » est l’ultime œuvre associant Bertold Brecht et Kurt Weill. Ce texte d’exil, écrit l’année sombre de l’accession d’Hitler au pouvoir, dénonce les dérives d’un capitalisme débridé et d’une religion aveuglée par l’hypocrisie. Le metteur en scène Jacques Osinski et Benjamin Lévy à la tête de l’Orchestre régional de Normandie réveillent ce livret aussi bref que caustique et sa partition joyeusement persifleuse.

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« La seconde surprise », amour, amitié…

Comédie de Marivaux, « La Seconde Surprise de l’amour » fait partie de ces bijoux d’écriture s’infiltrant dans le labyrinthe des sentiments. Elle implique une expression subtile. Remarquable directeur d’actrices et d’acteurs, Alain Françon confirme. L’ancien patron de La Colline réunit dans la nouvelle production de sa compagnie, le Théâtre des nuages de neige,  une équipe d’interprètes plus que convaincante. C’est au théâtre de Caen, jusqu’à samedi.

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